vendredi 3 décembre 2010

Erreurs médicales à l'hôpital


Pas assez de personnel soignant à l'hôpital ? Trop de patients accueillis malgré le
manque évident de place et de moyens ? Ou tout simplement une antinomie cruciale entre la vision de la santé et la réalité de la maladie?

Je tiens à vous raconter mon histoire !

Enceinte d'un peu plus de 7 mois, je consulte mensuellement une sage-femme à l'hôpital où j'étais censée accoucher. J'y ai eu la semaine dernière rendez-vous avec une anesthésiste dans l'éventualité d'une intervention chirurgicale, après avoir patienté trois heures et demie dans un couloir nauséabond, avant mon rendez vous mensuel avec une sage femme

Pour ce rendez-vous du huitième mois au C.H.U le plus important de Toulouse, la sage-femme constate une modification du col de l'utérus, qui s'accompagne de contractions trop fréquentes. Ne voulant "prendre aucun risque", elle m'envoie (sans penser une seconde à m'y inviter), aux urgences pour un monitoring, une échographie ainsi que des analyses approfondies.

Je me retrouve donc dans une sorte de débarras (on a tous vécu ça, soi-même ou un de ses proches), presque un placard à balais, du service des urgences de l'hôpital. On me laisse attendre des heures, (d'où l'incohérence totale avec le nom même du service en question) avant de procéder aux dites analyses. Après lesquelles par "précaution" ils décident de me garder en insistant sur le caractère "obligatoire" de cette détention provisoire.

Alors commence le grand défilé des étudiants aux aiguilles, aux comprimés, aux suppositoires, aux gélules sans même que j'aie avalé quoi que ce soit de solide, ni même de liquide, depuis le matin que je suis coincée dans cet hôpital. Et plus le monitoring gribouille ses petits papiers, plus j'ai de contractions : "c'est vrai oui, ça stimule un peu l'utérus" me diront-ils

On finit par me trouver un lit dans un service de jour à 23 heures, aux soins d'une sage-femme qui a déjà fait son quota de nuits à l'hôpital pour la semaine, mais qu'on vient d'appeler, parce que les urgences de la maternité sont débordées : c'est la pleine lune, et les bébés s'activent !

Aucun des médicaments n'apportant l'effet escompté, les contractions s'accélérant au contraire, c'est sous perfusion de Salbutamol que je passe la nuit (mon intolérance au lactose en prend un sacré coup), donc avec un pouls à 130 : "c'est normal, ne vous inquiétez pas, la tachycardie n'est qu'un effet secondaire très banal de ce traitement."

A 10 heures le lendemain, n'ayant toujours rien mangé en dehors des jolis cachets oranges d'Adalate offerts par l'hôpital, et le rythme des contractions étant toujours aussi soutenu, je me sens vraiment à bout de force.

Ce n'est qu'alors, que j'ose enfin demander à ce que la sage-femme baisse un peu la dose de produit dans la perfusion, et m'apporte quelque chose à manger : "bon c'est vrai que ce traitement vous fatigue, et n'a pas l'air de fonctionner de toute façon ! Le médecin veut essayer un autre médicament, plus fort et qui devrait agir."

Allons-y pour le nouveau médicament : "Tractocile", d'abord en injection directe : "bolus initial", avant de le perfuser à la place du précédent. La sage-femme administre la première dose dans mon cathéter, juste après avoir retiré la perfusion de Salbutamol, en me prévenant que "peut-être vous aurez un coup de chaud, ou un peu envie de vomir, c'est normal."

Aujourd'hui, ce qui me paraît également désespérément "normal" pour cette structure hospitalière, c'est la dramatique négligence de mes médecins. Ceux-là qui, après ce lourd traitement trouvent encore le moyen de mal vider une poche de perfusion, avant de la remplir avec le nouveau médicament.

Résultat : Le mélange corrosif entre les résidus du premier : le Salbutamol, le second dont ils ne me donneront jamais le nom, et la dose de cheval de Tractocile, agira dans mon organisme fragilisé par la fatigue et le manque d'alimentation. Tachycardie, oedème de Quincke à la gorge, manquant de m'étouffer, je finis par défaillir ! Avant le black out, je constate la panique dans la chambre, médecins, sage-femmes, anesthésiste, infirmières sont tous plus éberlués les uns que les autres. On me met alors sous oxygène, pour que plus de vingt minutes après je sois revenue à moi. Par la suite, déni presque total des médecins, comme si rien ne s'était produit...

Chacun y va alors de son pronostic, les uns plus sincères que les autres, la mauvaise foi de ceux-ci plus ingrate que tout le reste. Certains parleront d'un oedème à la gorge, d'autres faisant les gros yeux pour éviter d'évoquer cette impossible éventualité dans le dossier. La version finale parlera une crise d'hypertension brutale et inexplicable. La réalité, c'est que je n'ai jamais pris de médicament de ma vie et, étant épuisée, la succession rapide des traitements selon le protocole médical de cet hôpital m'a tout simplement rendue malade ! Sans parler de la négligence des médecins mélangeant une énième substance à ces doses de cheval.

Je passe le reste de la journée, la nuit suivante et le lendemain en salle de réveil, où des femmes défilent les unes après les autres à grand cris. Nous refuserons désormais avec l'aide de mon conjoint tous les médicaments dits "obligatoires" que les apprentis-sorciers de cet hôpital tenteront de m'administrer. Ils se relayeront les uns après les autres, sans que nous puissions à deux reprises voir le même visage, bien entendu.

Et mes contractions succombèrent finalement à l'arrêt du monitoring systématique, avec l'aide précieuse d'une bonne nuit de sommeil, un repas, quelques excellents exercices de respiration et de relaxation qu'une sage-femme libérale m'avaient montrés aux cours de préparation à la naissance, et à une présence rassurante : celle du futur Papa !

Du bon sens en somme ! Il en résulte aujourd'hui que plus jamais je ne me laisserai balader ainsi de traitement en traitement, attachée au lit par la peur qu'ils vous injectent oralement en plus des médicaments, ainsi que la rigidité d'un protocole inflexible qu'ils vous "ordonnent" de suivre.

Alors, à moins d'un grave accident de voiture et tant que votre conscience est intacte, si l'on vous dit que vous courez un grand danger et qu'il faut immédiatement vous "incarcérer" aux urgences de l'hôpital alors que vous y étiez venu pour une simple visite de routine, suivez votre intuition et votre bon sens avant tout; et si c'est qu'ils vous dictent : fuiez !

Natacha Lange

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